Nowa wersja platformy, zawierająca wyłącznie zasoby pełnotekstowe, jest już dostępna.
Przejdź na https://bibliotekanauki.pl
Preferencje help
Widoczny [Schowaj] Abstrakt
Liczba wyników

Znaleziono wyników: 24

Liczba wyników na stronie
first rewind previous Strona / 2 next fast forward last
Wyniki wyszukiwania
Wyszukiwano:
w słowach kluczowych:  mémoire
help Sortuj według:

help Ogranicz wyniki do:
first rewind previous Strona / 2 next fast forward last
EN
The incipit can answer a series of questions that concern the issues of autobiographical play in a life story. It may include a cultural data pact, where readings from the autobiographer are displayed. These data are intended to trace a writer’s orientation towards writing. It is sometimes based on strategies of ambiguity vis-à-vis a reader surprised in the face of vagueness. The incipit, in this case, shows an autobiography based on a dialogue with a double. This text is a comparative reading of two incipit, Les mots by Jean-Paul Sartre and Enfance by Nathalie Sarraute.
FR
L’incipit peut répondre à un amas de questions qui concernent les enjeux du jeu autobiographique dans un récit de vie. Il peut comprendre un pacte de données culturelles, où des lectures de l’autobiographe sont affichées. Ces données visent à retrouver l’orientation d’un écrivain vers l’écriture. Il est parfois basé sur des stratégies d’ambiguïté vis-à-vis d’un lecteur étonné face au flou. L’incipit, dans ce cas, fait voir une autobiographie basée sur un dialogue avec un double. Le présent travail se veut une lecture comparative de l’incipit de deux œuvres : Les mots de Jean-Paul Sartre et Enfance de Nathalie Sarraute.
EN
By the time Émile Zola published Madeleine Férat (1868), the motif of the amorous courtesan was already a Romantic cliché. The future leader of the Naturalists therefore wished to distance himself from an outdated concept of the repenting lost woman, and seized upon the embodiment par excellence of the converted sinner in the Judeo-Christian imagination, Saint Mary Magdalene, in order to subvert it. While the Gospels build the character on the dichotomy of fall and redemption, the novelist does not allow his heroine to forget her past. Chapter after chapter, the writer suggests the relentless progression of Madeleine Férat’s dramatic destiny, modernising the ancient Fatum, as he will later do in the Rougon-Macquart novels, by drawing on the medical theories of his time, in this case Dr Prosper Lucas’s publications on seminal impregnation. In spite of herself, Madeleine Férat is subject to the domination of physiological laws that clash with her moral values, and suicide seems to be her only way out. Under Zola’s pen, Marie de Magdala becomes a tragic heroine.
FR
À l’époque où Émile Zola publie Madeleine Férat (1868), le motif de la courtisane amoureuse constitue déjà un poncif romantique. Le futur chef de file des naturalistes souhaite par conséquent prendre ses distances avec une conception dépassée de la femme perdue repentie et s’empare de l’incarnation par excellence de la pécheresse convertie dans l’imaginaire judéo-chrétien, sainte Marie-Madeleine, afin de la détourner. Alors que les évangiles construisent le personnage sur la dichotomie de la chute et de la rédemption, le romancier refuse à son héroïne l’oubli de son passé. L’écrivain suggère d’un chapitre à l’autre la progression implacable de la destinée dramatique de Madeleine Férat et modernise le Fatum antique, comme il le fera par la suite dans les Rougon-Macquart, en s’inspirant des théories médicales de son temps, ici les publications du Dr Prosper Lucas sur l’imprégnation séminale. Madeleine Férat subit malgré elle la domination de lois physiologiques qui s’opposent à ses valeurs morales, et le suicide semble dès lors son unique échappatoire. Sous la plume de Zola, Marie de Magdala devient une héroïne tragique.
EN
This paper discusses the image of the city of Bruges, as represented in Belgian writer Georges Rodenbach’s novels Bruges-la-Morte (1892) and Le Carillonneur (1897). By acquiring the dimension of a full-fledged character, the city of Bruges participates in the mnemonic journeys of the two protagonists, the widower Hugues Viane and the young architect Joris Borluut who becomes the city’s bell ringer. It is a complex image within which the Flemish city first appears as a symbolic space that the novels’ main protagonists explore, appropriate, internalize and which never ceases to keep their individual memory awake. Bruges will then be evoked as a scene of conflict between the old and the new, in other words between, on the one hand, the pre-established and immutable order which manages the life of the two men, and, on the other hand, all the disruptive elements that seek to penetrate it in order to destabilize their affective balance. Finally, analyzed through the prism of memory, the Flemish city of Bruges will be defined as a highly feminized space whose main characteristics we will try to highlight in the last part of this paper.
FR
Cet article se propose de tracer l’image de la ville de Bruges, telle qu’elle se présente dans les deux romans de l’écrivain belge Georges Rodenbach Bruges-la-Morte (1892) et Le Carillonneur (1897). En revêtant l’aspect d’un personnage principal à part entière, la ville de Bruges participe aux parcours mnémoniques des deux protagonistes, le veuf Hugues Viane et le jeune architecte Joris Borluut, qui devient le carillonneur de la ville. Il s’agit d’une image complexe à l’intérieur de laquelle la cité flamande se manifeste d’abord comme un espace symbolique que les protagonistes explorent, s’approprient, intériorisent et qui ne cesse de tenir en éveil leur mémoire individuelle. Bruges sera ensuite évoquée comme une scène de conflit entre l’ancien et le nouveau, autrement dit entre, d’une part, l’ordre préétabli et immuable qui gère la vie des deux hommes, et, d’autre part, tous les éléments perturbateurs qui cherchent à s’y infiltrer pour déstabiliser leur équilibre affectif. Enfin, analysée à travers le prisme de la mémoire, la cité flamande sera définie comme un espace fortement féminisé dont les caractéristiques principales nous tenterons de mettre en évidence dans la dernière partie de cet article.
EN
The article proposes a reading of two books by Caroline Lamarche, L’Asturienne and La Fin des abeilles, in the context of a reflection on family memory, which is considered here to be the foundation of the sense of self. The works in question are part of the broad current of autobiographical texts which have proliferated since 1980. Lamarche’s recent books offer an example of original memorial writing anchored in the uncertainty of the present time that seeks its roots and its raison d’être in the past. The article focuses on the poetics of these texts on the one hand, and, on the other, on the way in which the work of memory is manifested here. Anne Muxel’s sociological reflection on family memory complements this analysis by providing the necessary methodological tools. The notions of transmission, reviviscence and reflexivity proposed by Muxel demonstrate the meaning of remembrance, for both individual and community.
FR
L’article propose une lecture de deux livres de Caroline Lamarche, L’Asturienne et La Fin des abeilles, dans le contexte de la réflexion sur la mémoire familiale qui est considérée ici comme fondatrice du sentiment de soi. Les œuvres en question s’inscrivent dans le large courant de textes autobiographiques qui prolifèrent depuis 1980. Les livres récents de Lamarche offrent l’exemple d’une écriture mémorielle originale ancrée dans l’incertitude de l’époque présente qui cherche ses racines et sa raison d’être dans le passé. L’article s’intéresse, d’une part à la poétique de ces textes et, de l’autre, à la manière dont se manifeste ici le travail de la mémoire. La réflexion sociologique d’Anne Muxel sur la mémoire familiale complète cette analyse, en fournissant les outils méthodologiques nécessaires. Les notions de transmission, de reviviscence et de réflexivité proposées par Muxel montrent le sens de l’acte de mémoire, aussi bien pour l’individu que pour la collectivité.
EN
The article constitutes an analysis of Les Mots de Russie, an autobiographical novel by Isabelle Bielecki, a contemporary Belgian writer of Russian-Polish origin. The theoretical framework of the study is provided by two key concepts: Jean-François Perrin’s novelistic poetics of memory and Marianne Hirsch’s postmemory. The author analyses the composition of the text, based on a problematic (post) memory. Two plots coexist there: one that corresponds to the story of the return of memories and its circumstances; and the other which is made up of the content of these memories. The phenomenon of post-memory, the result of a historical trauma, modifies the novelistic poetics of memory by introducing a discontinuous structure, uncertainty about what happened, an ambiguous moral aspect of the figures of direct victims of the trauma, the story of the physical sufferings of its indirect victims, but also the possibility of overcoming the traumatic legacy through writing. (Post)memory is thus presented as a powerful creative stimulus.
FR
L’article constitue une analyse des Mots de Russie, roman autobiographique d’Isabelle Bielecki, écrivaine belge contemporaine d’origine russo-polonaise. Le cadre théorique de l’étude est fourni par deux concepts clés : la poétique romanesque de la mémoire de Jean-François Perrin et la postmémoire de Marianne Hirsch. L’auteur analyse la composition du texte, basée sur une (post)mémoire qui fait problème. Deux intrigues y coexistent : celle qui correspond au récit du retour des souvenirs et de ses circonstances ; et celle qui est constituée du contenu des souvenirs. Le phénomène de la postmémoire, résultat d’un traumatisme historique, modifie la poétique romanesque de la mémoire en y introduisant une structure discontinue, une incertitude quant à ce qui s’est passé, une coloration morale ambigüe des figures des victimes directes du traumatisme, un récit des souffrances physiques de ses victimes indirectes, mais aussi la possibilité de dépasser l’héritage traumatique grâce à l’écriture. La (post)mémoire apparaît ainsi comme un puissant stimulant créatif.
EN
Following in the footsteps of vanished existences is one of the motifs of Patrick Modiano’s writings. Chevreuse is a variation on this theme, featuring a character who tries to recover his past threatened by oblivion. It is, however, singular that the modality of this memorial quest is introspective. This article will explore how the narrative navigates the tension between the apparent looseness of the plot, which becomes mimetic of the experience of remembering itself, and the attempt to create, by means of writing, a network allowing the memories to make sense of one another. From this perspective, we will study the two valences of the writing which embrace the convolutions of a lacunar memory on its becoming a hermeneutic instrument; then we will demonstrate that this ars memoriae endows itself with a poetics of dream and imagination to overcome this ambivalence and to proceed to the mental recreation of a disappeared world.
FR
C’est un topique des écrits de Patrick Modiano que de partir sur les traces d’existences disparues. Mettant en scène un personnage qui tente de se ressaisir de son propre passé menacé par l’oubli, Chevreuse se comprend comme une variation sur thème. Il est toutefois singulier que la modalité de cette quête mémorielle soit introspective. Aussi s’agit-il d’explorer la manière dont la narration élabore une tension entre l’apparente lâcheté de l’intrigue qui se fait mimétique de l’expérience même de remémoration, et la tentative d’élaborer par l’écriture un réseau permettant aux souvenirs de faire sens les uns par rapport aux autres. Dans cette perspective, nous étudierons les deux valences de l’écriture qui embrasse les circonvolutions d’une mémoire lacunaire autant qu’elle se mue en instrument herméneutique ; puis nous montrerons qu’en dernière instance, cet ars memoriae se dote d’une poétique du rêve et de l’imagination afin de dépasser cette ambivalence et de procéder à la recréation mentale d’un monde disparu.
EN
This contribution analyzes the role of memory and oblivion in the novels The Possibility of an Island by Michel Houellebecq and Oryx and Crake by Margaret Atwood. In both of them, these two notions play an important role in the constitution of the identity of the major characters after the collapse of civilization and during the foundation of a new humanity.
8
89%
EN
This essay deals with the problem of the “End of Art” through a critical reading of Annie Ernaux’s The Years (2008). The analysis of two physiognomic aspects of the book — the white space and the list — reveals some critical points of Ernaux’s poetic of distance: the conflict between the material side and the sensitive side of memory; the rejection of rhetorical invention (inventio) as creation and self-expression; and the attempt to overcome the limits of traditional autobiographical writing. Against the dominant attitude in scholarship, which has mainly focus on the authors Ernaux quotes in the book, I explore other possible connections, through a non-continuistic model of temporality. The problem of the “End of Art” is finally reversed in the specular and complementary problem of the crisis of criticism, on which I focus in the final remarks, by advancing a proposal for another relationship between criticism and common sense.
EN
The article deals with Chamoiseau’s Creole imaginary. The text especially presents and analyzes certain important issues with which Chamoiseau tries to cope all his life: the imaginary of Caribbean memory. In the novels Chronicle of the Seven Sorrows (1986), Slave Old Man (1997), Biblical Tales of the Last Gestures (2002), A Sunday in the Dungeon (2007), the notion of invisible memory is the central topic. The French humanist author presents a similar concept of approach to memory like Édouard Glissant (Caribbean Discourse).
EN
The new edition of Annie Ernaux’s writing notebook, L’Atelier noir (Paris: Gallimard 2022), brings unprecedented attention to the almost thirty-year gestation that preceded the publication of the text Mémoire de fille (Paris: Gallimard 2016). Both the content and the form of this text reveal a long reflection on the theme of memory or, rather, on the quality of an impossible remembering. Therefore, the article aims to analyse the 2016 text by means of the considerations on Erinnerung and Gedächtnis common to Paul de Man and Jacques Derrida. The main theoreticalreference will be the text Mémoires pour Paul de Man (1988) and, starting from the reflections on the ‘thinking memory’, an attempt will be made to analyse the narrative outcomes and discursive strategies adopted by Ernaux within this text that stands, perhaps more than any of her others, as the most radical ‘event’ of her writing.
FR
La nouvelle édition du journal d’écriture d’Annie Ernaux, L’Atelier noir (Paris : Gallimard, 2022), porte une attention inédite à la gestation de près de trente ans qui a précédé la publication du texte Mémoire de fille (Paris : Gallimard, 2016). Tant le contenu que la forme de ce texte dénoncent une longue réflexion sur la mémoire ou, plutôt, sur la qualité intrinsèque d’un souvenir impossible ; pour cette raison, l’article tentera d’analyser le texte de 2016 au moyen des considérations sur l’Erinnerung et le Gedächtnis communes à Paul de Man et à Jacques Derrida. Le texte théorique de référence sera les Mémoires pour Paul de Man (1988) et, à partir des réflexions sur la « mémoire pensante », on tentera  d’analyser les résultats narratifs et les stratégies discursives adoptées par Ernaux dans ce texte qui, plus que tout autre, semble constituer l’« événement » le plus radical de son écriture.
11
Content available Mémoires d’éditeurs (XXe – XXIe siècles)
71%
EN
Based on a corpus of ten works (of the following publishers: Belfond, Bordas, Buchet, Corti, Girodias, Laffont, Nadeau, Nyssen, Pauvert, Verny and Zylberstein), this paper tries to define a small poetics of publishers’ memoirs, a genre which oscillates between an autobiography, a story and a portrait, and which mixes individual and collective memory. The study focuses on different components and topoï of this kind of narratives: a Bildungsroman, themes of passion for books and a book as an object, a foundation story, a description of a publisher’s tasks (choice of manuscripts, supporting authors, running for literary awards, etc.). Presenting a pragmatic view on the production of books, publishers’ memoirs offer a gallery of renewed portraits of different writers, as well as afford an alternative and interesting glance at literature, and in particular at: historical context of its production, material and pecuniary conditions of its creation, author’ and publishers’ strategies, relationships between authors and publishers.
FR
À partir d’un corpus d’une dizaine d’ouvrages (des éditeurs Belfond, Bordas, Buchet, Corti, Girodias, Laffont, Nadeau, Nyssen, Pauvert, Verny et Zylberstein), cet article esquisse une petite poétique des mémoires d’éditeurs, genre qui oscille entre autobiographie, histoire et portraits, et qui conjugue mémoire individuelle et mémoire collective. L’étude porte sur les différentes composantes et les topoï de ce type de récit : le récit de formation, les motifs de la passion pour la lecture et le livre comme objet, le récit de fondation, la description des tâches de l’éditeur (choix des manuscrits, accompagnement des auteurs, course aux prix littéraires…). Présentant une vision pragmatique de la production du livre, les mémoires d’éditeurs apportent un éclairage alternatif et précieux sur la littérature : contexte historique de sa production, conditions matérielles et financières de la création, stratégies auctoriales et éditoriales, rapports entre auteurs et éditeurs, et ils offrent une galerie de portraits dans laquelle les écrivains apparaissent sous un jour nouveau.
EN
The paper aims at describing and interpreting in comparative approach the works of three Polish‐French writers: Anna Langfus, Bruno Durocher et Piotr Rawicz. I follow the authors of What Is Philosophy in believing that “thinking takes place in the relationship of territory and the earth”. Therefore, my analysis is structured with the Deleuzian notion of territory and demonstrates how memory of wartime is anchored in the geographical and imaginary spaces. On the one hand, it is an external dimension which depends on the epistemic decisions of the subject. With its well-defined borders, the space is represented as a refuge, an “at home”, or, on the contrary, it becomes hostile and threatening. On the other hand, the space is represented as a territory and results from the discovery of the animal nature of man. Combining autobiographical/testimonial approaches and spatial/territorial perspectives, the article demonstrates the spatial character of human experience and memory.
FR
L’objectif de l’article est de questionner, dans une approche comparative, le lien entre la mémoire et l’espace dans les récits autobiographiques et testimoniaux d’Anna Langfus, Bruno Durocher et Piotr Rawicz. Dans leurs textes, l’espace s’érige en un des moyens de faire travailler la mémoire et aborder le passé. Il s’agit d’un côté d’une dimension extérieure, dépendante des décisions épistémiques du sujet parlant. Avec ses frontières bien délimitées, l’espace prend soit la forme d’un refuge, d’un « chez moi », soit, au contraire, il devient hostile et menaçant. La deuxième dimension n’opère ni frontières, ni topologies, mais résulte de la découverte de l’animalité de l’homme. Poussée à l’extrême, elle aboutit à une symbiose parfaite ou à une « indiscernabilité » entre le sujet et le lieu. Ainsi, combinant les approches autobiographiques/testimoniales et les perspectives spatiales/territoriales, l’article démontre-t-il le caractère spatial de l’expérience humaine et de la mémoire.
EN
In this article, we will analyse the novel Manèges, written by the Franco-Argentinian author Laura Alcoba. More specifically, it is the connection with the French language, able as it is to echo the Argentinian memory, that will be the subject of this study. As she was silenced during her clandestine childhood in Buenos Aires, Laura Alcoba found an unhoped-for liberty in this language of exile, which sheemployed in order to put her experience, so far been silenced and unnamed, into words. As a medium of memory, the French language seems to be the only way to reconnect with the past whose expression in the mother tongue would probably be insuperable for the author. The distance created by French – synonymous with liberty and rebirth – from the Spanish language – synonymous with repression and silence – is the necessary condition for her memory to be finally able to speak.
FR
Dans cet article, nous proposons une analyse du roman Manèges de l’autrice franco-argentine Laura Alcoba. Plus précisément, c’est le rapport à la langue française en tant qu’évocatrice de la mémoire argentine qui nous intéresse. Réduite au silence durant son enfance clandestine à Buenos Aires, Laura Alcoba trouve dans cette langue de l’exil une liberté inespérée afin de mettre des mots sur une expérience jusqu’à présent tue et innommée. En tant que médiatrice de la mémoire, la langue française semble l’unique solution pour renouer avec un passé dont l’expression en version originale serait probablement insurmontable pour l’autrice. La distance créée par le français − synonyme de liberté et renaissance − vis à vis de l’espagnol – synonyme de répression et silence − est la condition sine qua non pour que la mémoire, enfin, parle.
EN
This article proposes an exploration of the novels of the Goncourts from the perspective of the representations and writing of memory, a fundamental notion in their work and their lives, as evidenced both by the Journal and their passion for collecting. Paradoxically, the characters remember relatively little in their novels. However, although discreet, memory is deployed at strategic moments in the narrative. The aim here is to bring to light a veritable art of “revenez-y”, which unfolds in different variations as psychological, narrative and aesthetic explorations of memory. The article thus explores the sometimes pathological and sometimes reparative representations of memory through the nostalgia and melancholy of the characters, as well as the issue of interaction between memory, dream and oblivion in the Goncourts’ writing. Finally, the aim is to identify the corporalisation of memory at work in the Goncourts’ novels, notably through the intermediary of characters from the world of entertainment: actors and actresses, mimes and acrobats.
FR
Cet article propose une traversée de l’œuvre romanesque des Goncourt sous l’angle des représentations et de l’écriture de la mémoire, notion cardinale de leur œuvre et de leur vie, comme en témoignent aussi bien le Journal que leur passion pour la collection. Paradoxalement, les personnages se souviennent relativement peu dans leurs romans. Cependant, bien que discrète, la mémoire se déploie à des moments stratégiques du récit. Il s’agit ici de mettre au jour un véritable art romanesque du « revenez-y », lequel se déplie en différentes variations comme autant d’explorations psychologiques, narratives et esthétiques de la mémoire.  L’article explore ainsi les représentations tantôt pathologiques tantôt réparatrices de la mémoire à travers la nostalgie et la mélancolie des personnages mais aussi les enjeux de l’articulation entre mémoire, rêve et oubli dans la création goncourtienne. Enfin, il s’agit de dégager le travail de corporalisation de la mémoire à l’œuvre chez les Goncourt, notamment par l’intermédiaire des personnages du monde du spectacle : acteurs et actrices, mimes et acrobates.
EN
This article aims to highlight the importance of memory in the poetic practice of Léopold Sédar Senghor. It intends to demonstrate that, by exploring the millennial memory of Africa, Senghor gives an ontological foundation to his race and debunks minimalist clichés forged by the colonial powers according to their respective transversal perspectives. However, it should also be emphasised that diving into memory is an expression of the aesthetic approach which allows the poet to give support to his panhumanist utopia. The mythical “Kingdom of Childhood”, discovered through the intercession of memory, is a place of communal warmth now lost which needs to be restored for the benefit of unitary ethics. It is, nonetheless, true that wandering in the realm of memory culminates in the creation of an original instant. In other words, if a poetic experience is transformed into a spiritual experience, it is because the ultimate challenge for a poet is to rediscover God.
FR
Cet article se propose de dévoiler l’importance de la mémoire dans la pratique poétique de Léopold Sédar Senghor. Il s’agit de montrer qu’en explorant la mémoire millénaire de l’Afrique, Senghor donne un fondement ontologique à sa race et déboulonne les clichés minimalistes forgés par les puissances coloniales au gré de leurs perspectives transversales. Cependant, il importe d’affirmer que la plongée dans la mémoire est aussi la démarche esthétique que privilégie le poète pour mettre au jour le ferment d’une utopie panhumaniste. Le mythique « Royaume d’Enfance » qu’il découvre par l’intercession de la mémoire est le lieu d’une symbiose aujourd’hui perdue et qu’il s’agit de restaurer au bénéfice de l’éthique unitaire. Il n’en reste pas moins vrai que l’errance dans le règne de la mémoire culmine dans la création de l’instant originel. En d’autres termes, si l’expérience poétique se transforme en expérience spirituelle, c’est que l’enjeu ultime, pour le poète, est de retrouver Dieu.
EN
Hiroshima mon amour depicts tight relations between memory and oblivion. The novel’s love story takes place in France’s collective memory, but it also refers to the individual memory of a woman evoking past events. Consequently, the encounter with another human being (a man) allows her to confront her personal trauma. This confrontation can be perceived as a quest for one’s own identity and history, i.e. the alienation history of an individual who – due to an unhappy love affair – cannot escape either the past or oblivion. The permeation of these two notions is emphasised by diverse time perspectives which overlap each other, allowing for an intertextual reading of Duras’ script. Hence, whereas the past revives the memory of painful events to which the writer constantly returns, oblivion can be considered a positive value, which – despite its connection to existential void – opens up a possibility of a new life and invites thoughts concerning a promising future.
FR
Le scénario durassien Hiroshima mon amour (1960) met en évidence une relation étroite entre la mémoire et l’oubli, véhiculée à travers une quête d’identité. L’idée de cette article vise à prouver que l’auteure se sert d’une histoire amoureuse d’une femme dans un lieu de mémoire collective pour se pencher sur la mémoire individuelle d’un être qui par l’évocation des expériences du passé affronte son traumatisme personnel. Nous chercherons à démontrer que l’interpénétration des deux concepts, mise en scène par différentes temporalités, traduit également l’aliénation d’un individu qui, suite à un amour tragique, ne peut échapper ni au souvenir ni à l’oubli. Ainsi, cette étude nous amènera à constater que par la répétition de la même histoire la mémoire fait revivre des situations douloureuses pendant que l’oubli conserve sa valeur positive car, même s’il est associé à une vacuité, il permet de commencer une nouvelle vie et d’envisager un avenir prometteur.
EN
This paper deals with the theme of memory in the novel Mémoires d ’un ange maladroit by Francis Dannemark, a Belgian author writing in French. In order to verify the hypothesis that the writer succeeds in depicting the complex functioning of memory, we examine writing techniques, narrative devices and numerous metaphorical constructions used by the author, and describe them, taking into consideration “memory authorities” (author, hero, reader). The analysis proves that the novel is not a simple variation on memory and its mechanisms but also contains essential observations on the writing process, including the play with the fictionality of a literary work, and on the act of reading. Recollection, memoirs writing, novel writing, reading: all these activities resemble a puzzle.
FR
L’article traite du thème de la mémoire dans le roman Mémoires d’un ange maladroit de Francis Dannemark, auteur belge francophone. Pour vérifier l’hypothèse avancée que Dannemark réussit à illustrer le fonctionnement complexe de la mémoire, nous soumettons à l’examen les techniques de l’écriture, les dispositifs narratifs et de nombreuses constructions métaphoriques employées par l’auteur, et nous les décrivons en fonction des « instances mémorielles » (auteur, personnage, lecteur). Il se révèle que le roman n’est pas une simple variation sur le thème de la mémoire, ses mécanismes, mais qu’il contient une importante réflexion sur le processus de l’écriture, le jeu avec la fictivité de l’œuvre littéraire comprise, et l’acte de la lecture. Rappeler des souvenirs, rédiger des mémoires, écrire un roman et le lire, toutes ces activités ressemblent à un puzzle à reconstituer.
18
71%
EN
Memory occupies a privileged place in works of Claude Simon. Through an analysis of Les Georgiques, L ’Acacia and Le Jardin des Plantes, our goal in this article is to show that Claude Simon did not seek to write an “autofiction” or a “historical novel”, but to write a literary autobiography. His ultimate goal was not to “recover lost time”, but to inscribe “lost time” in literature. This study demonstrates that the new form of autobiography initiated by Claude Simon is entirely distinct from a traditional autobiography. It is written by means of the writer’s tireless recourse to stimuli, that is to say by questioning texts written by people who have found themselves in similar situations. It is an auto-sensorio-graphy: the writing is essentially based on a description of sensations, not facts. It is also an auto-thanato-graphy since death is the central character.
FR
La mémoire occupe une place privilégiée dans l’œuvre de Claude Simon. À travers Les Géorgiques, L ’Acacia et Le Jardin des plantes, notre but, dans le présent article, est de montrer qu’il n’a pas cherché à rédiger une « autofiction » ou un « roman historique », mais à écrire une autobiographie littéraire. Son objectif ultime n’était pas de « retrouver le temps perdu », mais d’inscrire « le temps perdu » dans la littérature. Il résulte de cette étude que la nouvelle forme de l’autobiographie initiée par Claude Simon se démarque entièrement de l’autobiographie classique. Elle est écrite par le recours inlassable de l’écrivain à des stimuli, c’est-à-dire par le questionnement de textes écrits par des personnes, qui se sont trouvées dans des situations similaires. Elle est une auto-sensorio-graphie : l’écriture s’appuie essentiellement sur la description de la sensation et non des faits rapportés. Elle est par ailleurs une auto-thanato-graphie, puisque la mort y est le personnage central.
19
Content available La mémoire au travail dans Lieux de Georges Perec
71%
EN
This article aims to offer an interpretation of Lieux, Georges Perec’s unfinished project published posthumously in 2022, as a pivotal work in the development of his approach to memory, considered both as work and as a call for sharing. At the beginning, a brief history of the project in question will be outlined in order to identify the challenges involved in writing it, understand possible reasons for its abandonment, and answer questions concerning legitimacy of its recent publication in two formats, both as a traditional book and a hypertext. Then, building upon Philippe Lejeune’s work La mémoire et l’oblique, the article will propose an interpretation of Lieux focused on the approaches to memory at work within this text. Perec’s experimental approach towards autobiography, faced with interrogation, trial-and-error exploration, and uncertainties of the author, is reflected in a hybrid, wandering writing, foreshadowing key notions developed in the author’s later projects, such as the multiple, the potential, the call for sharing.
FR
Cet article se propose de lire Lieux, projet inachevé de Georges Perec publié posthumément en 2022, en tant qu’œuvre charnière dans l’évolution des réflexions de Perec sur la mémoire, considérée comme travail et comme appel au partage. Dans un premier moment, l’étude esquissera brièvement une histoire du projet pour saisir les enjeux de sa rédaction, comprendre les possibles raisons de son abandon final et répondre aux questions de légitimé au sujet de sa récente publication posthume en double version, papier et électronique. Ensuite, dans le sillon de l’étude de Philippe Lejeune La mémoire et l’oblique, l’article proposera une lecture de Lieux focalisée sur les approches de la mémoire à l’œuvre dans ce texte. L’approche expérimentale de Perec vis-à-vis de la matière autobiographique, se heurtant aux questionnements, aux tâtonnements, aux incertitudes de l’auteur, se reflète dans une écriture hybride, errante, préfigurant les notions de multiple, de potentiel, d’appel aux autres qui caractériseront les projets successifs de l’auteur.
20
71%
EN
Writing of the Self in French-speaking Maghreb literature opens an amalgam space par excellence. The individual memory of a writer is soaked by the collective memory which is forged with the colonial influence, Islam and ancestral or tribal cultures. The Tattooed Memory of the Moroccan writer Abdelkébir Khatibi has a subtitle Autobiography of a decolonized and it exposes the fragments of which the identity of the author and of his compatriots is built. This article shows how memory is inscribed in the body in Khatibi’s thoughts. It is the body of a little boy — the narrator — who has to go through the labyrinth of the narrow streets in the medina to understand the dark and troubled past of colonized people and to insert it into his own memory. He observes tattoos on bodies of old women — bearers of ancestral memory. And these tattoos become for him a deep language bringing him back to his inner being. For Khatibi, the tattoo initiates to remember and it has power to save the integrity of his memory.
first rewind previous Strona / 2 next fast forward last
JavaScript jest wyłączony w Twojej przeglądarce internetowej. Włącz go, a następnie odśwież stronę, aby móc w pełni z niej korzystać.